En ces vieux temps voltaïques, la galère à Ouaga était très difficile à supporter comme la chaleure des mois d’Avril. Plusieurs d’entres nous roulaient avec des vélos noirs chinois pour aller au collège tandis que les enfants des bourgeois rouleaient en moto XL. La distinction de classe était nette.
Notre collège La Volta était utilisée les nuits par des commerçants et autres pour apprendre à lire et écrire en complétant leur cycle primaire.
Un de mes camarades de classe était matinal car vivant non loin de l’école.
Un beau matin béni par les anges de la chance, il arriva en classe le premier comme d’habitude. Sa joie fut grande de découvrir un sac de commerçant bien gonflé. Après un large sourire, il ouvrit doucement le sac et compta facilement 75000cfa.
Il pouvait se lever et repartir discrètement ranger sa trouvaille ou attendre pour le remettre à l’école. Il décida d’attendre l’arrivée du premier Prof, celui d’Histoire-Géo. Il s’attendait à être traité de héro ou au moins de citoyen intègre.
Quand le Prof arriva, et avant même qu’il ne commence à parler de lecture, notre collègue se leva et annonça la nouvelle avec un air confiant. Cependant, le Prof complètement ahuri lui repondit:
« Pourquoi vas-tu à l’école ? N’est-ce pas pour te faire de l’argent après ? Toi tu es un idiot ! Le plus grand de la classe. Trouver tout ce sac d’argent et t’asseoir ici raconter des aneries »
Il était devenu la risée de la classe ce jour là. Certains élèves murmuraient:
« pourquoi il n’a pas pris la tangente avec le sac d’argent ? Il aurait pu s’acheter une
moto ce pauvre ! »
Comme le sac du commerçant était devenu une affaire publique, notre collègue était obligé de le remettre après. Et comme pour narguer notre collègue, le commerçant pris son sac sans lui offrir de billets en remerciement.
Que pensez vous de toute cette affaire ?
Apprentissage du balafon chez les Sambla du Burkina. Moussa Diabate joue avec les enfants.
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